Les animaux de compagnie connaissent une progression importante de leur considération dans l’environnement microéconomique français. Ce changement profond des mœurs entraîne de facto une mutation constante des besoins auxquels l’industrie et les professionnels du secteur tentent toujours de s’adapter.

Les animaux de compagnie en France : les chiffres

D’après l’étude réalisée en 2018 par KANTAR TNS à la demande de la FACCO (syndicat des Fabricants d’Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers), les français sont toujours parmi les plus grands amis des animaux dans le monde accueillant plus de 65 millions d’animaux de compagnie.

La population de chats en France est passée de 9,76 millions d’individus au début du 21e siècle à 14,19 millions en 2018 avec une croissance annuelle moyenne de 4,3%.

Considérés comme les meilleurs amis de l’homme, les canidés ont, sur la même période, vu leur aura diminuer. On décomptait plus de 9 millions de chiens dans les foyers français en l’an 2000 pour 7,63 millions en 2018.

Si le nombre total de chiens en France a diminué sur les deux dernières décennies, on remarque une augmentation moyenne de 2,5% depuis 4 ans, 4% entre 2016 et 2018.

Evolution des populations féline et canine en France entre 2000 et 2018 (FACCO / KANTAR TNS, 2018)

En 2018, plus de 30% des foyers de l’Hexagone abritaient un félin et plus de 20% d’entre eux accueillaient un chien. Sur l’ensemble des propriétaires de chats et de chiens, 65% hébergent au moins un chat et 35% au moins un chien.

En un peu moins de deux décennies, la tendance a considérablement basculé en faveur des félins. En 2000, ils étaient autant de possesseurs de chats que de chiens. Le succès des chats peut s’expliquer par plusieurs facteurs détaillés dans la suite de cet article.

La croissance des animaux de compagnie sur le territoire ces dernières années s’explique également par l’essor des Nouveaux Animaux de Compagnie et l’augmentation du nombre de chats au dépend de la population canine.

Sur les dernières décennies, on constate un réel gain d’intérêt pour les NACs (acronyme de Nouveaux Animaux de Compagnie). On y retrouve les rongeurs, les oiseaux, les poissons mais également des espèces exotiques comme les reptiles et certains invertébrés.

Ils représentaient en 2003 plus de 73% des animaux familiers sur le territoire pour 55% en 2018 ; la forte croissance de la population féline explique la chute de cette évolution de la répartition des espèces dans le temps. On note cela dit une forte augmentation du nombre de consultations vétérinaires pour ces espèces depuis 20 ans.

Pourquoi cette croissance des animaux de compagnie dans les foyers français ?

La croissance globale de la population animale en France mais aussi la diminution des chiens s’expliquent au travers de diverses composantes socio-démographiques mises en exergue dans les études de la FACCO et des organismes de recherche.

Plusieurs variables et statistiques mentionnées permettent de donner des orientations expliquant la prise de décision des français vis-à-vis de l’intégration d’un animal dans le foyer :

  • un amour croissant des animaux :

Interrogés dans le cadre de l’étude FACCO/KANTAR TNS de 2018 sur les raisons qui poussent à adopter un chien, les français ont répondu « par amour de l’espèce adoptée » (82% pour les chiens et 81% pour les chats) puis des animaux en général. Ils étaient seulement 61,4% à se manifester dans ce sens en 2003 (FACCO / TNS SOFRES, 1998 – Bouquet 2012).

En troisième position, un besoin émergeant d’une présence animale pour se sentir mieux (en augmentation de 3 points entre 2016 et 2018 et de +22 points entre 2003 et 2018).

Cet amour des français se retranscrit d’ailleurs très bien dans la stabilisation du budget alloué aux animaux en temps de crise afin d’assurer leur bien-être matériel (HERPIN, BERGER, La possession d’animaux de compagnie en France, 2016).

  • La présence d’enfants :

Les enfants sont des prescripteurs redoutables sur la question des animaux et une part importante des parents considèrent également qu’une présence animale aide à leur développement (FACCO, 2018). Les couples avec enfants et les familles monoparentales sont statistiquement plus équipés que les autres formes de ménages. Entre 1999 et 2015, la part des ménages avec enfants a augmenté de 4,7% (INSEE, Ménages – Famille, 2019).

  • Les facteurs intergénérationnels :

Les enfants des générations du baby-boom ont pour bon nombre d’entre eux côtoyés des animaux durant leur enfance leur conférant des connaissances sur l’éducation d’un animal.

Ces générations reproduisent leur environnement et ont tendance à accompagner leur quotidien avec un animal lorsqu’ils quittent le foyer familial (HERPIN, BERGER, La possession d’animaux de compagnie en France, 2016).

  • La muti-possession d’animaux :

Les propriétaires de chats sont statistiquement plus nombreux à être muti-possesseurs (INSEE, Enquête BDF, 2011).

Les français préfèrent-ils les chats aux chiens ?

Crédits : Pixabay / Free-Photos

Le choix quant aux espèces et races que les français adoptent suit une tendance en faveur des félins depuis les années 2000 et ce pour plusieurs raisons :

  • La concentration en zone urbaine :

La mise en correspondance du taux de possession moyen établi par TNS SOFRES pour la FACCO en 2014 et en 2018 avec l’évolution de la structure de la population selon la taille des communes permet d’expliquer en partie la croissance accélérée des chats dans les ménages français.

19992016Evol. de la
population
Inférieure à 2 00015,0515,23+1,2%
Entre 2 000 et 20 00021,6725,19+16,2%
Entre 20 000 et 100 00018,1820,0+10,0%
Plus de 100 0003,163,77+19,2%
Agglomération parisienne2,132,19+3,0%
Total60,1966,34+9,9%
Evolution de la structure de la population en France en millions selon la taille de la commune (INSEE, Evolution et structure de la population, 1999 – 2016)

Les chats sont « préférés » aux chiens dans les villes avec plus de 20 000 habitants. La différence du taux de possession en 2014 atteignait +8,9 points de pourcentage en faveur des chats. Elle était, 4 ans plus tard, lors de la dernière étude FACCO/KANTAR TNS de +10,6 points.

Diff. taux possession Chats/Chiens 2014Diff. taux possession Chats/Chiens 2018Taux de croissance pop. 1999-2016
Inférieure à
2 000
-7,9 pt-9,2 pt+1,2%
Entre 2 000 et 20 000-1,1 pt-1,6 pt+16,2%
Entre 20 000 et 100 000+1,0 pt+0,2 pt+10,0%
Plus de
100 000
+6,0 pt+6,8 pt+19,2%
Agglomération parisienne+1,9 pt+3,6 pt+3,0%
Total+9,9%
Différence d’évolution des taux de possession chats/chiens entre 2014 et 2018 (FACCO/KANTAR TNS) mise en correspondance avec la croissance de la population par typologie de ville

La population française sur cette typologie de communes a cru de 32,2% entre 1999 et 2016 contre seulement 17,2% sur les villes recensant moins de 20 000 habitants. Sur ce même intervalle, malgré une forte augmentation du nombre de villes de moins de 2 000 habitants, seule tranche sur laquelle le chien est largement plus présent dans les ménages français, la population n’a progressé que de 1,2%.

  • L’évolution des consciences vis-à-vis de la protection animale :

La cause animale sensibilise bien plus les français que par le passé. Ils sont en 2018, 81% à être favorables à l’amélioration des droits des animaux (Statista, 2018). L’évolution des mentalités quant à la condition animale oriente les choix de l’espèce vis-à-vis de l’environnement dans une situation d’adoption.

Dans ce contexte, les amoureux des animaux favorisent donc le chat lorsqu’ils se retrouvent en zone urbaine plus dense, contexte plus adapté aux chats qu’aux chiens.

On constate d’ailleurs une nette progression des chiens de moins de 11 kg dans les foyers français (FACCO/TNS SOFRES, 2014). Les inaltérables passionnés de chiens se tournent ainsi vers des races de plus faible corpulence lorsqu’ils se retrouvent en ville.

Une analyse de 2010 effectuée par Stéphanie Le Bail sur un échantillon de 272 personnes apporte une conclusion similaire. Les résultats de l’étude montrent notamment que près de 50% des chiens dans les villes de moins de 10 000 habitants font plus de 20 kg pour 30% dans les villes de plus de 25 000 habitants.

  • Les coûts d’entretien :

Le budget alloué aux soins vétérinaires a doublé en 25 ans (OATAO, Ménages français et leurs animaux, 2011), l’alimentation des animaux devient personnalisée, la protection des animaux devient également un sujet prioritaire. Tous ces facteurs entraînent des questions économiques chez les propriétaires d’animaux. Le chat n’est pas l’animal nécessitant le plus de budget mais se place toutefois derrière sont concurrent de toujours.

  • L’élevage de l’animal :

Tandis que l’adoption d’un canidé demande une implication importante du maître pour le dresser sur une longue période, le chat nécessite un investissement moindre. Les chiens ont également besoin de temps pour les sorties et les loisirs alors que le chat n’a pas besoin d’être accompagné.

  • La catégorie socioprofessionnelle :

Les agriculteurs, grands possesseurs de chiens avec près de 80% de taux de possessions (OATAO, Les ménages français et leurs animaux de compagnie, 2016), diminuent progressivement en France impactant directement le nombre de chiens sur le territoire.

Ils sont passés de 764 000 à 564 000 entre 2000 et 2016, les petits exploitants étant particulièrement touchés par cette tendance (INSEE, Exploitations agricoles, 2019).

  • Les loisirs avec animaux :

La chasse impacte directement la diminution des chiens en France. Si le nombre de demandes de permis de chasse augmente ces dernières années, il s’opère une forte décroissance du nombre de chasseurs entre 1975 et 2010, -58% au total passant de plus de 2 millions à moins d’un million aujourd’hui (Bouquet, FNC, 2011).

Les chasseurs étant de grands possesseurs de chiens, la diminution de la population a entraîné une chute du nombre d’adoptions de chiens destinés à la chasse.  

La croissance de la population féline en parallèle du déclin du nombre de canidés ne s’explique pas par une perte d’intérêt des français pour leurs meilleurs amis. Les conditions de vie et l’émergence du bien-être animal ont conduit à réorienter les choix afin de pouvoir continuer d’accompagner son quotidien d’un animal de compagnie.

Un sondage de 2016 réalisé par OpinionWay, précise d’ailleurs que 51% des individus interrogés « préfèrent passer du temps avec leurs animaux que leurs amis ». Nous sommes bien loin en France de l’époque les reléguant au rang d’outil de travail stigmatisés voire d’animaux de rente (MILLIET, Et si nous mangions du chien ?, 1997).

L’intérêt des français pour les animaux est donc grandissant. Cette tendance entraîne un besoin en constante augmentation des propriétaires pour les services, produits et conseils leur afférents.

Les services dédiés aux animaux sont-ils adaptés à cet essor ?

Crédits : Pixabay / jaminriverside

Dans ce contexte, les conditions de vie et le bien-être des animaux de compagnie deviennent des axes essentiels pour les possesseurs d’animaux et suscitent une évolution croissante des sollicitations des professionnels du secteur.

Les soins vétérinaires

En parallèle de l’augmentation de la population animale (+19% de chats et chiens entre 2003 et 2018), on constate que le budget annuel dédié aux vétérinaires par ménage avec un animal de compagnie a doublé en 25 ans passant de 0,16% à près de 0,30% (INSEE, L’activité des vétérinaires : de plus en plus urbaine et féminisée, 2018).

Porté par les animaux de compagnie, le chiffre d’affaires du secteur vétérinaire a, lui, plus que doublé sur la même période.

Evolution du chiffre d’affaires du secteur vétérinaire en France depuis 2000 en base 100 (INSEE, L’activité des vétérinaires : de plus en plus urbaine et féminisée, 2018)

Les vétérinaires sont de plus en plus sollicités : +30 points de base entre 2000 et 2014 sur le nombre de consultations par rapport à 1992 (OATAO, Les ménages français et leurs animaux de compagnie, 2011).

La population de vétérinaires en particuliers les spécialistes croît à un rythme moins élevé que la demande soumettant la profession à une pression croissante source de frustration.

La pression sur la profession vétérinaire, l’augmentation des coûts et du nombre de consultations entraînent une volonté de plus en plus forte chez les propriétaires d’identifier le meilleur vétérinaire autour de chez eux afin d’assurer le meilleur suivi possible à son animal.

Les assurances pour animaux de compagnie

Comme le révèle l’Argus de l’Assurance, les assurances pour animaux de compagnie n’ont pas eu le succès escompté lors du lancement des premières offres sur le marché dans les années 1970 mais ce dernier connaît à présent une croissance à 2 chiffres comme en témoigne certains acteurs du secteur.

Il s’agit là d’une niche de croissance sur le secteur assurantiel. Cette croissance est d’autant plus intéressante que le taux de pénétration est encore très faible en France par rapport aux voisins européens.

Une étude de SantéVet et d’Ipsos datant de 2018 établit le nombre de chiens et chats assurés à 10% en France tandis qu’ils sont respectivement 30% et vont jusqu’à 80% en Grande-Bretagne et en Suède.

David Buisset, directeur assurance chez Animal Experts rappelle également que « les frais de vétérinaires et la fréquence des visites deviennent de plus en plus importants » et ajoute que « les clients soignent leur animal comme si c’était un membre de la famille », confirmant la volonté des propriétaires d’animaux d’assurer leur bien-être.

Cette dernière se manifeste également dans les recherches des internautes sur les moteurs de recherche. Sur les 10 dernières années, les démarches actives de recherche de prestataires ou d’informations sur l’assurance des animaux de compagnie n’a jamais été aussi forte.

La protection par l’intermédiaire d’une assurance santé est ainsi devenu un pan à part entière du développement du bien-être de son animal en permettant une prise en charge optimale dans tous ses moments de vie.

En ce qui concerne le choix de la meilleure offre, vous pouvez passer par notre comparateur d’assurances santé pour animaux. Ce dernier regroupe les offres de plus de 150 assureurs experts du secteur.

Les associations de défense de la cause animale en France

L’amour grandissant des français pour les animaux se matérialise également au travers du développement des institutions qui leur sont dédiées. Budgets, bénévoles et organismes se multiplient chaque année depuis 2010 pour venir en aide aux animaux abandonnés et aux possesseurs d’animaux dans le besoin.

Entre 2010 et 2019, le nombre de créations d’associations dédiées à la protection animale a cru en moyenne de 67% par an avec des pics au début des années 2010 et en 2015 d’après les annonces légales publiées sur le site du Journal Officiel.

En supprimant les annonces de dissolution d’associations, la France a vu naître en cumulé près de 3 000 nouvelles associations centrées sur la protection des animaux sur le territoire.

Données agrégées depuis le site du Journal Officiel regroupant toutes les annonces de créations et de dissolutions d’associations intégrant la protection des animaux dans leurs statuts.

L’activisme pour la cause animale est largement soutenu par un ensemble de partisans en progression.

Sur la base des comptes des grandes fondations présentes sur le territoire parmi lesquelles on compte la Fondation Brigitte Bardot (FBB), la Fondation Assistance aux Animaux (FAA) et la Société Protectrice des Animaux (SPA), on remarque que les dons augmentent au global de plus en plus en valeur chaque année (à l’exception de la FAA pour qui les dons ont diminué de 2,8% en moyenne par an entre 2013 et 2017).

En moyenne, les dons des français pour ces associations ont cru de 6,5% entre 2013 et 2017. La SPA collecte la majeure partie des dons avec environ 75% du total et la FBB est la fondation avec la plus forte croissance sur ces deux dernières années avec +20% de dons par an entre 2015 et 2017.

20132014201520162017Total
FAA4,284,234,13,823,8220,25
FBB1,561,521,61,922,348,94
SPA10,2311,1712,3913,5415,5562,88
Total16,0716,9218,0919,2821,7192,07
Evolution des dons en valeur pour les trois grandes fondations de la protection animale entre 2013 et 2017

Ces chiffres s’inscrivent dans la mouvance actuelle et confirment la tendance remontée dans les sondages plaçant la protection des animaux à la cinquième place des causes caritatives les plus importantes pour les français derrière la recherche animale, la protection de l’enfance, la lutte contre la pauvreté et l’aide aux personnes malades et handicapées. Elle est préférée à l’aide d’urgence suite aux catastrophes naturelles ou encore la protection de l’environnement.

Du coup ?

Du coup, on peut affirmer que les français ont de plus en plus besoin de la compagnie des animaux à leur côté. Rassurants et facteur à part entière du bien-être des individus, chiens et chats poursuivent leur croissance dans les foyers français.

Davantage sensibiliser à la condition animale et dans un contexte de concentration urbaine, la population de chats rencontrent une croissance accélérée par rapport aux chiens.

Les associations de protection animale se multiplient pour faire face aux 100 000 abandons/pertes d’animaux par an.

Les français ont multiplié par deux leur budget vétérinaire et les professionnels spécialisés sont de plus en plus sous pression face à la demande.

Les assurances spécialisées pour les animaux, jusque là peu utilisées par les français sont de plus en plus recherchées par les internautes, soucieux du bien-être de leurs nouveaux meilleurs amis (OpinionWay, 2016).

Il est temps d’offrir une meilleure compagnie à nos animaux !